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Baptême du feu pour le Festival International d’Art de Toulouse, qui hérite du Printemps de Septembre son ambition de positionner Toulouse sur la scène internationale de l’art contemporain. Zoom sur une 1ere édition très attendue, qui du 24 mai au 23 Juin, renouvelle la vision de l’art et de l’artiste dans la ville : Artist comes first !

Le Printemps de Septembre n’est plus, vive le Festival International d’Art de Toulouse ! C’est en effet sous ce nom, dont on peut déplorer le manque de poésie et l’acronyme un peu austère, que le festival d’art contemporain, toulousain depuis 2001, renait pour se renouveler.

Après « L’Histoire est à moi » en 2012, « D’un autre monde » en 2011, les installations de la pointue « Une forme pour toute action » pour les 20 ans du Festival né en 1990 à Cahors, les mystérieux « Là où je vais, je suis déjà » suivi du « Là où je suis n’existe pas » de 2008 et 2009, la « roue du hamster et la scène émergente française » (cherchez l’erreur) en 2007 ou encore les « Lignes brisées » de 2006 et les « Vertiges » de 2005, place donc… aux artistes !

FIAT2013Sous la direction de Jean-Marc Bustamante, déjà commissaire du Printemps en 2005 et 2006 et d’un comité permanent prestigieux, présidé par Christy MacLear, directrice de la Fondation Robert Rauschenberg à New York, la première édition du FIAT vise l’excellence et souhaite mettre en avant les artistes. « Artist comes first » est donc le mot d’ordre d’une présentation resserrée (certains esprits chagrins diront « réduite »), tant en nombre de lieux que d’artistes, dont l’ambition conjugue la volonté de mettre en avant le patrimoine architectural toulousain et de viser la visibilité internationale.

Artist comes first : Des artistes de premier plan dans les lieux emblématiques de Toulouse

Les vétérans du Printemps de Septembre se souviennent encore du parcours d’œuvres disséminées à travers la ville rose, des enseignes lumineuses de pharmacie et tabac détournées par des artistes impertinents et farceurs et des majestueuses projections de lumière sur la façade de l’Hôtel Dieu ou de l’empaquetage du Pont Neuf. HtDieu-LysDiag_PrTps2005Il fut aussi un temps où l’extension du domaine de la lutte de l’art contemporain prenait ses quartiers loin de Toulouse, en région, sur fond de décentralisation de l’art contemporain jugé élitiste…

Cette année, seuls 6 lieux d’expositions, 4 espaces associés (le BBB, l’Espace Croix-Baragnon, la Fondation Espace Ecureuil, Lieu-Commun) et 2 sites hors de Toulouse (le très beau Pavillon Blanc de Colomiers dessiné par Rudy Ricciotti dans une ville de banlieue qui cultive pourtant depuis 20 ans son goût pour l’art contemporain et la Grotte du Mas d’Azil en Ariège) accueillent pour un mois une vingtaine d’artistes. On est loin forcément du fourmillement de 2012 qui proposait une quinzaine de lieux dans la ville, 40 artistes, un cabaret, 90 canards jaunes, 1 vente aux enchères et des soirées nomades à en perdre son chemin !

Resserrée mais plus ambitieuse et plus internationale : l’édition de ce printemps 2013, dont on notera qu’il retrouve sa saison tout en en perdant le nom, se tourne, il est vrai, vers des artistes matures et reconnus sur la scène de l’art contemporain. Et l’anglais semblait presque devenu incontournable dans la Salle des Illustres de l’Hôtel de Ville de Toulouse qui accueillait les invités du vernissage. Si le FIAT n’est pas encore la FIAC, l’art contemporain, à l’initiative de Marie-Thérèse Perrin qui porte le Printemps de Cahors puis de Septembre à Toulouse depuis son origine, semble gagner peu à peu ses lettres de noblesse dans la ville rose, pourtant usuellement plus habituée à la musique et au rugby…

Mais alors « Artist comes first » FIAT 2013 ?

Aux Jacobins, Julian Rosefeld présente une de ses grandes installations vidéo « My home is a dark and cloud-hung land » qui fait entrer la forêt et décode les archétypes de la culture germanique parmi les briques roses de l’ensemble conventuel du XIIIe siècle.

HodgkinDialogue surprenant également à la Fondation Bemberg qui accueille la première exposition consacrée au peintre anglais Howard Hodgkin en France depuis plus de 20 ans. Ici quelques peintures colorées de l’artiste connu pour peindre au-delà du cadre se mêlent à des œuvres de Bonnard ou d’art italien du XVIIIe siècle.

Le Château d’Eau, lui, présente exceptionnellement de la peinture Emmanuel Van der Meulen, Grand Métier I-V, crédit Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013BDà travers les figures élémentaires du jeune artiste français Emmanuel Van der Meuleun.
La Londonienne Lindsay Seers s’installe à l’Hôtel-Dieu avec une installation sonore et vidéo inédite « One of Many » qui reprend sa fascination pour l’œil (divin ?) et l’histoire du lieu sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

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Les Abattoirs présentent une exposition quasi-rétrospective familiale avec les œuvres de l’architecte-peintre-sculpteur Tony Smith et de ses filles, Kiki, photographe, et Seton, dessinatrice travaillant sur le corps féminin.

Pour finir, immanquable sur le Port Viguerie, le Fly’s Eye Dome de Richard Buckminster Fuller, dévoilé au public lors du 150e anniversaire de Los Angeles et démonté depuis dans un champ en Californie, s’illuminera chaque soir lors du festival. Il parait que Fuller avait imaginé ce dôme comme le concept abouti d’abri hautement performant pour l’humanité où vivre comme dans un jardin d’Eden…
Du jardin à la cour des Beaux-Arts, il n’y aura que la Garonne à traverser car, malgré un printemps qui ressemble à l’automne, l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse ouvre sa cour aux Soirées Nomades (Chrysta Bell le 1er juin) et aux Siestes Electroniques.
Buckminster Fuller, 50 Foot Fly's Eye Dome, 1980, crédit Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse (4)Et quand le festival sera fini, pour attendre l’année prochaine, il suffira de se plonger dans la superbe revue AC1 éditée pour prolonger la réflexion sur l’art et les artistes…

http://toulouseartfestival.com

Crédits Photo : Nicolas Brasseur, Toulouse International Art Festival, 2013

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