Cap sur les Iles d’Irlande
Vous aimez l’Irlande ? Vous allez adorer les îles irlandaises ! Sur Clare Island, Inishturk, Inishbofin, Heir Island, ou Cape Clear Island, tout est encore plus vert et plus bleu pour savourer le charme de l’âme et des paysages irlandais. Découverte guidée de ces îles un peu secrètes.
Rien n’est jamais pareil sur une île. Il y règne une atmosphère à part, un rythme et des rites un peu hors du temps, tel un secret partagé des seuls initiés. L’Irlande, cette île qui évoque à la fois les paysages sauvages aux lumières changeantes, les côtes découpées et les falaises abruptes, les légendes celtiques et l’odeur de la tourbe, est elle-même entourée d’une myriade d’îles baignant dans la Mer d’Irlande, la Mer Celtique ou l’Océan Atlantique. Des îles vertes ou rocheuses, accueillantes ou fières, désertes ou habitées, qui incarnent à merveille ce charme d’une Irlande secrète et sauvage. Il y a bien sûr les célèbres Iles d’Aran, mais du nord au sud en passant par l’ouest, nombreuses sont les « possibilités d’une île », Inish en irlandais…
Clare Island, un air de campagne pour une escapade romantique
Marquée par les traces du passé, du Néolithique au Moyen-âge, Clare Island est une île dominée par le « pic » de Knockmore (461 m), sombre colline barrant l’horizon îlien, au large du Comté de Mayo. Elle aurait pu s’appeler Grace Island, car c‘est là que reposerait Grace O’Malley, la « reine des pirates » qui construisit d’ici sa réputation et sa fortune. L’ambiance et le paysage sont ici campagnards, avec cet air doux et suspendu caractéristique des îles, son bar-épicerie-multiservices, ses champs qui descendent vers l’océan. Et les moutons qui semblent vivre au ralenti, eux aussi. Comme, au cœur d’un cimetière avec vue sur mer, ce fantôme d’une abbaye cistercienne qui offre aux visiteurs curieux de somptueuses peintures médiévales.
Un peu plus loin, surplombant l’entrée de Clew Bay, le chemin grimpe jusqu’à l’extraordinaire phare « Clare Island Lighthouse » : derrière le mur de pierres, se dessinent deux tours, dont celle qui abritait la lanterne, entourées de cottages et dépendances de chaux blanche. La vue est à couper le souffle et il ne reste plus qu’à imaginer les bateaux guidés par cette seule lumière pour franchir les rochers lors d’une tempête. Ici, l’horizon semble immense et les possibles vertigineux, et si, seuls les moutons profitent du lieu hors saison, Clare Island Lighthouse propose désormais des chambres d’hôtes et suites, sous le label Ireland’s Blue Book. Qui n’a jamais rêvé d’une nuit romantique dans un phare à la seule lueur des étoiles ? Pour redescendre sur terre en douceur, le pique-nique, saumon fumé de l’île et scones, semble impératif avant de quitter ce petit paradis.
Inishturk, marcher au milieu de nulle part
Face à la petite cité de Westport, InishTurk, « l’île des sangliers » est un havre de calme adoré des nombreux oiseaux qui peuplent les falaises de la côte, en compagnie des troupeaux de moutons. En s’aventurant vers l’intérieur, l’ambiance se fait presque montagnarde, sans mer à l’horizon, le sentier caillouteux montant et descendant au gré de petites vallées désertes. Chemin faisant, au milieu de nulle part, on découvre avec surprise un stade flambant neuf. Les habitants ne sont qu’au nombre de 68 mais un tour au Community Centre le soir permet de rencontrer quasiment tout le monde : esprit d’équipe ! Le reste du temps, on ne croise personne et InishTurk est l’endroit idéal pour s’échapper loin de tout. Et glisser en passant une pièce dans le mur des vœux, croisé au fil d’une randonnée…
Inishbofin, la nature éperdument
Plein Ouest, au large de Clifden : Inishbofin. Avec son nom de « l’île de la vache blanche » auréolé de brumes et de légendes, Inishbofin est un concentré de l’image d’Epinal irlandaise, faite de granit, de schiste et de quartz, mais aussi de landes et de falaises abruptes tombant dans l’océan, entrecoupées de plages de rêve et de sable fin. De convivialité et de traditions aussi car Inishbofin, surpeuplée de moutons, abrite également 180 habitants (humains) et quelques hôtels, B&B et pubs où les soirées s’écoulent au fil du whiskey et de la live music.
De jour, Inishbofin est un paradis pour randonneurs avec ses paysages naturels comme immuables qui ont autant de charme lorsque la pluie les parent de mystère que lorsque le soleil illumine l’océan partout alentours. Au fil de la marche, la lande succède aux sentiers côtiers, devient éboulis de roches, prend des airs lunaires. Puis apparaissent trois superbes arches rocheuses en enfilade, creusées par la mer, qui dessinent une sorte de grotte de vagues et de pierres à ciel ouvert. Et encore quelques criques et plages secrètes, que l’on atteint par un chemin où l’on ne croise que quelques moutons
qui paissent paisiblement, omniprésents. Témoin de l’histoire mouvementée de l’île, un fort de 1656 connu sous le nom de « Cromwell’s Barracks » et utilisé un temps comme prison pour les prêtres catholiques, salue le visiteur qui quitte le port, abrité par les dessins de la côte. Toute proche, InishShark, évacuée de ses derniers 23 habitants en octobre 1960, rappelle que la vie sur une île est dure et que l’océan est le maître ici.
Heir Island: “sea, cook and quiet”!
Cap au Sud sur la Mer Celtique direction Heir Island, située dans la somptueuse Roaringwater Bay, au large du petit port coloré de Baltimore. Du bateau qui slalome entre les côtes du « mainland » et celles des îles alentours, on aperçoit cette petite île, baptisée Heir ou Hare Island, où vivent 25 habitants à l’année, amis des bêtes à voir le nombre de chiens accueillants et d’ânes curieux croisés en se promenant ! Mais l’été ou le week-end, nombreux sont ceux qui font le voyage pour venir goûter, au gré de la marée, aux plaisirs de la baignade sur des plages quasi-désertes ou encore s’initier à l’art de la voile ou de la cuisine.
Il y a un peu plus d’un an, Patrick, jeune chef charismatique et auteur d’un livre intitulé « The bread revolution » a en effet ouvert, à côté de l’école de voile de ses beaux-parents, « The Firehouse » une boulangerie/école où l’on apprend à cuisiner pain, pizza, pâtisserie et surtout d’originales (et délicieuses) recettes de « soda bread », un pain typiquement irlandais. Entre pétrissage, confection de soda bread sucrés et salés, fabrication et dégustation sur le pouce de pizzas maison et tour à la plage, la journée sur Heir Island passe très vite. Sans oublier, bien sûr, le Five O’clock tea avec scones et crème fouettée ! Quelques chambres simples et conviviales accueillent d’ailleurs ceux qui voudraient rester !
Cape Clear Island et Fastnet, rochers au milieu de l’eau
Mais il est temps de partir à la rencontre des dauphins, des fous de Bassan et perroquets de mer et peut-être même de quelques baleines à bosse et rorquals si la saison s’y prête. Au large, scrutant l’horizon et la surface de la mer, on se surprend à imaginer le regard moqueur des phoques qui se laissent flotter tranquillement ou l’aile d’un requin fendant l’écume. Mais c’est le mythique Fastnet qui surgit, le « rocher perdu » selon son nom irlandais, un bloc d’argile, d’ardoise et de quartz au milieu de l’eau surmonté du plus haut phare d’Irlande, qui constitue aussi le point le plus méridional du pays. Point de passage de la Rolex Fastnet Race, célèbre régate qui se court en été tous les deux ans depuis 1925, le Fastnet, construit en 1853, hypnotise par son allure altière et son histoire qui vit quelques naufrages à son pied mais en évita de nombreux dans cette mer connue pour ses tourments même si elle est parfois d’huile aussi. Mer calme également dans les deux anses étroites qui servent de port naturel, au sud et au nord, de l’île Cape Clear. De jolis
bateaux de pêche ou de villégiature accueillent le visiteur qui trouvera sur Cape Clear une ambiance bon enfant, à expérimenter dès l’arrivée au bar-restaurant du port, où l’on s’attable au dessus de la plage pour une copieuse assiette de la mer. Avant de partir découvrir cette île qui, l’été, accueille une Ecole pour apprendre l’irlandais et un festival de contes, et tous ceux qui aiment marcher, observer les oiseaux, pêcher ou faire du kayak de mer. Au soleil et au sud de cette Irlande magique.
Carnet de bord pour les îles irlandaises
• Clare Island
http://www.clareisland.info
Un séjour magique et inoubliable dans le Phare de Clare Island
http://www.clareislandlighthouse.com
• IniskTurk Island
http://www.inishturkisland.com
Organiser son circuit de randonnées sur Iniskturk
http://www.mayowalks.ie
• InishBofin Island
http://www.inishbofin.com
Séjourner dans l’auberge/pub Doonmore Hotel pour ses délicieux pancakes du petit-déjeuner
http://www.doonmorehotel.com
Ou choisir, plus chic, le Inishbofin House Hotel & Marine Spa
http://www.inishbofinhouse.com
• Heir Island
http://www.heirislandwestcork.com
L’Ecole du Pain « The Firehouse”
http://www.thefirehouse.ie
Réserver en avance sa journée à la Bakery-Bread School, les sessions sont complètes plusieurs mois à l’avance !
Ecole de voile et hébergement
http://www.heirislandsailingschool.com
• Cape Clear Island et Fastnet
http://www.capeclearisland.ie
A la recherche des Minke Whales:
Avec Nic Slocum, zoologiste et capitaine
http://www.whalewatchwestcork.com
Apprendre l’irlandais en immersion à Cape Clear
http://www.colaistephobalchleire.ie
• Sur le « mainland »
A l’Ouest :
Explorer les somptueux et magiques comtés du Donegal, du Connemara, de Mayo ;
Découvrir les falaises de Moher et les paysages désertiques du Burren ;
Visiter la ville étudiante et touristique de Galway ;
Au Sud :
Visiter l’adorable port de Kinsale, son Festival des Arts, ses pubs animés, ses ruelles colorées ;
Découvrir le superbe site de Lough Hyne, un lac marin parfait pour se promener, se baigner ou apprendre sur la flore et la faune préservées ;
Comprendre à Skibbereen une des périodes noires de l’histoire irlandaise : la Grande Famine de 1845, liée à l’apparition du mildiou qui détruisit les récoltes de pommes de terre, l’aliment de base de la nourriture de l’époque, et qui fut à l’origine d’une émigration massive et de profonds bouleversements de la société irlandaise.