A l’occasion du #DéfiPerdiguère, retour sur des premières fois d’altitude : nuit en refuge de haute montagne et ascension de sommet. Expérience de haut vol.
Le tourisme expérientiel est à la mode et certains séjours, même à proximité, même en toute simplicité (les étoiles sont dans le ciel, pas dans les guides), relèvent de l’Experience, avec un grand E, inédite, insolite, atypique et en altitude. Mais loin, très loin du séjour ski classique, de la randonnée sur montagne à vaches et des nuits douillettes en hôtels de luxe ou gîtes cosy. C’était en septembre dans les Pyrénées luchonnaises, entre Lac d’Oo et Espingo, Portillon et Perdiguère. Et c’était ma première fois en très haute montagne (version été en tout cas et sans skis aux pieds).
Vie en refuge de montagne : Daubes et e-détox
Le refuge de haute montagne est un univers à part.
Où le décor est plus ou moins immuable : sas d’entrée où on troque chaussures de randonnée contre chaussons, pièce commune servant de réfectoire et de dernier salon où l’on cause, chambres aux lits superposés en enfilade ou dortoir sous les toits entre poutres et matelas, salle « hors-sac » pour les courageux qui dorment sous la tente.
Où le temps, météo-dépendant, est réglé comme une horloge : lever avant ou avec le soleil, extinction des feux sans permission de minuit, repas à heures fixes.
Les repas justement : pain fait sur place, soupes, daubes ou plats de pâtes, quelques omelettes (mention spéciale pour la jambon-fromage de Régis au Portillon) et assiettes « du berger ». Carte courte et locavore (enfin presque, à quelques centaines de mètres de dénivelé près) évidemment ! Petit déjeuner jusqu’à 7h, dîner à 19h. Du simple et roboratif mais du fait maison : comment pourrait-il en être autrement sachant que les vivres de base arrivent par hélicoptère, avec réapprovisionnement au gré du nécessaire ?
La douche est un autre moment fort de la vie de refuge, plutôt spartiate et souvent rationnée (à l’aide de jeton, minuteur et/ou file d’attente dissuasive aux heures de pointe ie 17h) mais toujours salutairement chaude et réconfortante pour les jambes et âmes valeureuses.
Un peu plus tard, l’extinction des feux est proclamée (réveil à 5h du mat oblige…) et les initiés rappellent qu’un des accessoires indispensables aux randonneurs est… le bouchon d’oreilles – par chance ça ne pèse pas dans le sac à dos – car le randonneur peut être ronfleur et les chambrées ronflantes. Bon à savoir !
Autre point crucial de l’expérience « vie de refuge »: l’absence totale de réseau, ni 3G, ni 4G, ni wifi, rien… E-detox assurée mais il reste les étoiles (celles qui ne sont pas sur les guides donc) à contempler, quelques jeux de société à partager, quelques discussions d’un autre monde à prolonger (avec un Armagnac dans un bon vieux verre Arcopal) et quelques livres à savourer. Lire « Comment voyager avec un saumon » d’Umberto Eco à quelques 3000 mètres d’altitude revêt une saveur particulière… Tout comme ces levers de soleil sur la « ronde des 3000 » au petit matin…
Haute montagne
Mais on n’est pas là haut par hasard mais souvent avec un objectif en tête, un pic en ligne de mire. A peine plus basse que le Perdiguère, la Tusse de Montarqué fut donc mon but d’un jour, raisonnablement chiffré à 2889 mètres. Raisonnablement mentionné comme sans difficulté mais avec sa petite dose de stress dans les passages étroits, dits « techniques » par les spécialistes. A la clef, des paysages parfois lunaires et parfois glaciaires, un petit névé sans conséquence à traverser et un magnifique Lac Glacé à contempler. Du haut de cette Tusse, 18 sommets -de plus de 3000 mètres- vous contemplent.
Une fois redescendu sur terre, le passage aux thermes de Luchon, les plus anciens après ceux de Naples dixit les Romains, aura aussi une saveur particulière : Vaporarium détoxifiant et eaux chaudes délassantes. Les Pyrénées haut-garonnaises ont plus d’un secret à révéler !
Merci au Bureau des Guides de Luchon pour leur accompagnement de chaque instant dans cette découverte de la haute montagne et à Haute-Garonne Tourisme pour cette initiative originale et… transcendante !