Ville du Vendée Globe, Les Sables d’Olonne font rimer villégiature familiale, sports nature et citytrip océanique. Histoire, balade et carnet d’adresses.
800 ans d’Histoire et de mer : en 2018, les Sables d’Olonne célébraient l’octocentenaire de la naissance de la cité portuaire, nautique et balnéaire, peut-être la plus célèbre de Vendée. Le 8 novembre 2020, s’y élance la 9e édition du Vendée Globe, la seule course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. De Savary de Mauléon, prince du Talmondais en 1218 aux skippers du XXIe, les siècles sablais oscillent justement entre sable et marée, mer et marais, faste, décadence et renaissance.
Un peu d’Histoire sablaise
Cernées par les eaux, celles de l’océan et celles saumâtres des marais alentours, les Sables d’Olonne doivent justement tout au sable : c’est le socle et appui terrestre du bourg né dans le quartier des Chaumes, abri côtier naturel, et c’est la source de la prospérité au fil des siècles, d’abord grâce à l’ensablement progressif du port de Talmont plaçant Les Sables sur le devant de la scène maritime d’alors puis au gré de l’engouement pour les bains de mer et autres plages de sable fin mais aussi de la révolution industrielle.
Si un mélange de sable et d’eau donne usuellement quelque chose approchant le béton ou le verre, aux Sables d’Olonne, cela a abouti à un savant alliage de port de pêche (4e en valeur en France) et de plaisance, de hotspot sportif mondialement connu (10 millions de téléspectateurs ont suivi le départ du Vendée Globe 2016), et de lieu de villégiature familial et populaire. Agrémenté d’une histoire et d’un patrimoine forts, d’une touche de thalasso, d’une pointe de slow-tourisme et d’une poignée de VIP, skippers multi-vainqueurs et passeurs de Cap Horn notamment.
Plantons le décor, à grand renfort de repères historiques : une longue plage de sable (très) fin et doré de 3 kms, une baie magnifique (candidate au label des « Plus belles baies du monde ») une côte rocheuse par endroits, quelques jolis hôtels particuliers et villas Belle Epoque (mais aussi quelques regrettables barres 70’s…) sur le front de mer, un dédale de ruelles piétonnes, et une série de quais dédiés à la triple vocation portuaire (port de pêche, bassin à flot et port de plaisance) des Sables.
Et aussi, de l’autre côté du chenal (et d’un pont qui n’existe plus, symbole d’une guerre de clochers encore vivace), le quartier de la Chaume, le plus ancien des Sables sur l’ancienne île Vertime, qui raconte une toute autre histoire sablaise : celle des pêcheurs et des usines de poissons, celle des immigrants espagnols qui donnent aux habitants de la Chaume une gouaille et un art de vivre différents. Côté Chaume, les maisons sont basses et colorées, les femmes étaient brunes et l’on chantait fort quand les usines de sardines fermaient (la dernière a définitivement fermé en 1984). Comme on disait à l’époque : « d’un côté, les bains de mer, de l’autre, les bains d’huile ! ». Car en 1866, le train arrive aux Sables d’Olonne où l’on construit casino et lieux de villégiature, tandis qu’à la Chaume, les bateaux amènent thons et sardines dans les quelques 12 conserveries de poissons où l’on travaille dur et fort. Choc des cultures (la Chaume sera en partie protestante du fait de liens forts avec La Rochelle par les marins et sera un bastion communiste tandis que les Sables sont plutôt ancrés à droite), aujourd’hui encore très prégnant dans le discours des Chaumois, farouchement et fièrement attachés à leur village d’irréductibles Chaumois.
Quelques autres faits marquants ? La noble et dangereuse pêche à la baleine puis à la morue du XVIe au XVIIIe siècle (les Sables sont le 1er port morutier de France sous Louis XIV). Les guerres et les nombreux conflits religieux et politiques (Les Sables d’Olonne resteront fidèles à la République au cœur de la Chouannerie). L’arrivée du train en 1866 et les congés payés en 1936. La délocalisation industrielle. Le tourisme de masse dans les années 70-80. Et bien sûr, la création du Vendée Globe en 1989, fierté locale au rayonnement international.
Nautisme et tourisme
En attendant novembre et le départ du 9e Vendée Globe (qui pourrait beaucoup plus poétiquement s’appeler Vents des Globes ?), Les Sables d’Olonne ont célébré en 2018 le départ d’une autre course mythique : la Golden Globe Race, tour du monde à l’ancienne, en solitaire, sans assistance et sans électronique.
Une course remportée à 73 ans par Jean-Luc Van den Heede, alias VDH, vieux loup de mer rockeur à ses heures, qui détient aussi le record du plus grand nombre de passages du Cap Horn (un de ceux qui habitent les Sables donc)… Un homme redoutablement précis et déterminé quand il est au milieu des océans mais absolument charmant et sympathique quand il est à terre !
Mais revenons aux Sables ! Capitale du nautisme et des exploits à la voile, Les Sables dédient d’ailleurs un Walk of Fame à ses héros de la mer : sept vainqueurs du Vendée Globe ont apposé leurs empreintes sur le Remblai, façon Hollywood Boulevard. Dans ce haut lieu de la voile et du nautisme de renommée mondiale, rien n’est trop beau pour les navigateurs, les grands qui y trouvent équipementiers et fabricants de voiliers de course ou de luxe, et ceux de demain qui y trouvent écoles et lycée professionnel.
L’autre cœur d’activité des Sables est touristique : réputée familiale et populaire, la station balnéaire mise sur la montée en gamme, son patrimoine et son Histoire. Les Sables d’Olonne, ce n’est pas que la plage et la voile ! On y prône aussi le retour à la nature (avec de nombreuses réserves naturelles, lieux de prédilection pour observer les oiseaux notamment) et la convivialité, comme lors des grands départs de course, qui mêlent experts et novices, toutes les générations avec un seul horizon : le grand large.
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