Viognier, Chardonnay… Oui mais à la mode cadurcienne, héritant de la typicité et de la vivacité de vins nés aux abords du causse. Découverte !
Du roi Malbec au terroir cadurcien
Des vins de Cahors, on connait forcément le roi Malbec qui règne sur ses terres de la vallée et des terrasses du Lot, ce fameux « Vin noir » réputé depuis le XIIe siècle de l’Angleterre à l’époque d’Aliénor d’Aquitaine jusque dans la Russie des tsars où il devient vin de messe officiel de l’Eglise orthodoxe. Rouge profond, presque noir, puissant, de garde, le Cahors du XXIe siècle tient souvent ses promesses et s’est même trouvé un cousin d’Amérique (du Sud), comme en témoignaient les Journées Internationales du Malbec organisées en 2010 en partenariat avec l’Argentine.
Mais revenons à Cahors ! Depuis quelques années, quelques vignerons lotois se hasardent, avec bonheur, vers un mariage en noir et blanc et apprivoisent Viognier, Chardonnay, Sauvignon ou Muscadelle pour proposer des assemblages ou des purs cépages 100% blanc en Vin de Pays sous l’appellation Côtes du Lot. L’AOC Cahors, obtenue en 1971, est pour l’instant réservée au maître Malbec (également appelé ailleurs Cot ou encore Auxerrois). Si l’INAO le veut bien, cela pourrait changer et serait mérité. En attendant, dégustons…
Une dame de Grézette très fréquentable
Chez Lagrézette (propriété d’Alain-Dominique Perrin), on ne fait pas les choses à moitié et on n’hésite pas à innover, le futur chai du domaine, qui devrait ouvrir pour les vendanges 2013, sera d’ailleurs signé Jean Nouvel… Mais revenons au blanc maison : Dame de Grézette déclinée en Viognier ou Chardonnay, Cuvée Dame Honneur Viognier élaborée en 2010 par l’œnologue Michel Rolland ou encore Pourpre de Grézette (80% Chardonnay, 20% Viognier). Arômes de fleurs blanches, de poire ou d’abricot, vivacité mais aussi rondeur et puissance et parfois une note boisée sont au rendez-vous. A Toulouse, c’est dans le décor désuet modernisé de l’ancienne pâtisserie Péchégut qu’on les retrouve, à l’abri de l’agitation et à deux pas de la cathédrale, autour d’une assiette très sud-ouest…
Un Chardonnay à l’accent danois ?
Un peu plus loin, au Château de Caïx, le Prince Henrik du Danemark, lotois par alliance, s’est lancé également dans la commercialisation de blancs made in Cahors, tout simplement parce que la cuvée élaborée pour les proches plaisait beaucoup. Tant mieux pour nous car la Cigaralle, 100% Chardonnay, allie le fruité des arômes de pêche, d’abricot et une belle palette de fruits secs pour un vin qui sait aussi se tenir à table.
Au-delà de ces deux stars locales, les vignerons de Malbec voient désormais aussi la vie en blanc et le terroir semble bien le leur rendre. Alors, à Cahors, il ne faut pas hésiter à passer au blanc…