Passion Savoie. A l’occasion du festival Aigles à ski, détour par le Val d’Arly, une vallée préservée entre Portes du Mont Blanc et Espace Diamant. Traditions et sensations fortes.
Entre les Aravis et les Saisies, il est une vallée parfois méconnue, qui cultive à l’ombre du Mont-Blanc son authenticité et ses traditions. Celles du pastoralisme, des chalets couverts de tavaillons, des hameaux cachés, des rissoles, des traditions vivantes de la charcuterie fumée et du farcement, une spécialité culinaire improbable mais délicieuse. Il faut dire qu’on est ici en Haute-Savoie, souvent décrite comme plus rustique que la Savoie (certaines mauvaises langues disent même que la Haute-Savoie est à la Savoie ce que le prêt-à-porter est à la Haute Couture… sans commentaires…), et que si la très chic Megève est toute proche, le Val d’Arly semble incarner ces Alpes ancestrales dans un paysage de carte postale.
On y découvre des villages aux noms typiques – Praz sur Arly, Notre Dame de Bellecombe, La Giettaz en Aravis, Crest-Volland Cohennoz – et d’un autre âge dont la jolie église – comme celle de Saint-Nicolas La Chapelle, payée en un autre siècle par les paroissiens qui se désolaient de ne pouvoir aller à la messe quand la neige bloquait les chemins – fait face à la mairie arborant ses drapeaux. On y découvre des hameaux endormis au détour d’un sentier enneigé, tels Chaucisse, que rien ni personne ne semble devoir réveiller. On y observe une nature préservée, dans la réserve naturelle de la tourbière des Saisies entre Beaufortain et Val d’Arly – 290 hectares classés « Natura 2000 » datant de la glaciation de Würm et écosystème unique à cette latitude et altitude.
Mais pour les amateurs de sports d’hiver (et d’été mais ce n’est pas encore la saison), le Val d’Arly est aussi synonyme de pistes sans fin et de plaisirs de glisse renouvelés.
Renouvelés car deux domaines skiables s’offrent aux amateurs de ski alpin : d’un côté, les Portes du Mont Blanc (100 kms de pistes avec vue sur le Mont Blanc et le Vercors) et de l’autre, l’espace Diamant, avec vue sur le Mont Blanc toujours et 192 kms de pistes, qui associe six villages : Praz sur Arly, Flumet, Notre Dame de Bellecombe, Crest-Volland Cohennoz, Hauteluce, Les Saisies. Les amateurs de freeride sécurisé y apprécient les pentes entre les sapins et sous les télésièges, où l’on croise parfois un chamois égaré un peu trop haut.
Insolite, le ski se pratique aussi en compagnie des aigles lors du festival Aigles à ski qui se déroule chaque année début mars (du 29 février au 3 mars).
Randonnées raquettes sur fond de botanique, mushing au col des Aravis et test du Fatbike comptent aussi parmi les atouts de ce Val d’Arly préservé qui cache dans ses stations-villages, le secret de rencontres inoubliables et de vacances alpines authentiques.
Informations: Le Val d’Arly, 4 stations-villages entre Mont Blanc et Aravis
www.valdarly-montblanc.com
Carnet d’adresses en Val d’Arly
- La Ferme de Victorine, une adresse de charme et de bon goût transmise de génération en génération où l’on dine sous le regard bienveillant des vaches. Dans cette table-étable, l’authenticité et les saveurs règnent dans les assiettes mais aussi dans les échanges avec le patron, authentique Savoyard et petit-fils de Victorine, qui travaille en fratrie et veille à la relève.
Le Planay, Notre-Dame-de-Bellecombe, www.la-ferme-de-victorine.com
- La Ferme de Champange, perdue au milieu de nulle part,
où on va se régaler de l’improbable farcement (gâteau de pommes de terre, lard, fruits secs, très très longuement cuit et servi avec moultes saucisses au chou, diots et autres charcuteries…) mais aussi rencontrer l’inénarrable Gilles qui propose quelques chambres, sa cuisine maison et son savoir inépuisable sur la Savoie. Pour une soirée ou pour une nuit, plats de terroir et histoires savoyardes…
615 route de Champange, Flumet - La Datcha, sur les pistes de La Giettaz (on ne prononce toujours par le « z »), un restaurant skis aux pieds sympathique et délicieux, dont le nom a à voir avec sa propriétaire russe. Fondue savoyarde, omble chevalier et diots au vin blanc au menu…
Front de neige, Le Plan, La Giettaz, www.la-destiere.com
- Le chalet-B&B « Cœur de Marie » où Marie-Pierre et Roland, mais aussi le chien et les chats, accueillent comme à la maison leur hôtes de passage dans une ferme de 1810. Déco montagnarde et ambiance conviviale dans les 5 chambres d’hôtes et le gîte pour 4 personnes.
Les Glières – 3664 route des Aravis, www.chalet-marie.com
- Les nouvelles cabanes perchées dans les arbres « Entre terre et ciel » à découvrir prochainement sur 9skyline…
Merci beaucoup pour ces précieuses et expertes informations, qui rétablissent la vérité que j’avais, semble-t-il, résumé un peu trop rapidement !
Lire: a été desservie.
Article bienvenu mais les lignes sur les églises sont bien confuses !
Un guide nous a raconté qu’à une époque St Nicolas n’avait pas d’église, les paroissiens se rendant dans un autre village mais que la neige les en empêchait parfois d’où leur implication active pour avoir leur propre église ! Mais je suis preneuse de toutes informations historiques validées !
Bonsoir.
Je pense que vous avez résumé deux histoires en une seule et bien brièvement.
1/ Jusqu’en 1585, Crest-Voland faisait partie de la paroisse de Saint-Nicolas-la-Chapelle. Les fidèles devaient donc descendre vers l’Arly, la traverser par le pont de Mottet et atteindre l’église de Saint-Nicolas-la-Chapelle. Même parcours pour le retour. Lassés à juste titre ils ont adressé des suppliques au pape Grégoire XIII qui en 1570 a répondu favorablement. L’église a été construite en cinq ans mais ce n’est qu’en 1685 que l’évêque de Genève a publié les bulles papales pour que la nouvelle paroisse soit érigée.
2/ Le hameau de Chaucisse, à sept kilomètres du chef-lieu, fait partie de la commune de Saint-Nicolas-la-Chapelle. Il a eu le statut de section électorale jusqu’en 2001. Là aussi les fidèles du hameau souhaitaient qu’une paroisse y soit crée. Ce fut fait non sans réticences et obstacles, en 1828, grâce à l’énergie et les démarches d’un chausserand revenu au pays après une carrière de cuisinier du Maréchal Berthier à Paris, Joachim Dumax. Le dernier curé résident à Chaucisse a quitté cette paroisse en 1955.
Depuis elle a été desservi par les curés de Flumet ou Saint-Nicolas-la-Chapelle. Depuis la création de la nouvelle grande paroisse Sainte-Anne-d’Arly-Mont-joie, elle est l’une des treize communautés qui la composent.