Fin d’été au sommet: Une nuit dans les étoiles au Pic du Midi

« Il est grand temps de rallumer les étoiles » disait Apollinaire… Destination le Pic du Midi pour une nuit au sommet des Pyrénées. Magie d’altitude et féérie cosmique garanties.

1800 m d’altitude, La Mongie, station de ski et haut lieu du cyclisme de montagne, avec ses cols emblématiques du Tour de France. Le premier téléphérique s’élance. Quelques 500 mètres de dénivelé. Au Taoulet, une deuxième cabine relaie l’effort de la montée, que l’on imagine il y a quelques décennies à peine se faisant en plusieurs heures à dos de mulet ou en chaise à porteurs… La pente se fait encore plus abrupte, un seul pylône et un câble de 2550 mètres de long, une prouesse technique. Face et au cœur des montagnes. En à-pic. 15 minutes de temps suspendu, d’apesanteur panoramique, d’excitation ascendante. Le sommet se rapproche, les coupoles se dessinent. 2877 mètres, les portes du téléphérique s’ouvrent: le pic est à vous.
Du haut de cette montagne, près de 150 ans d’observation astronomique, mais aussi météorologique, botanique et géophysique, vous contemplent, avec sa collection de coronographes, de télescopes et de lunettes au fil des progrès technologiques. 15 décennies de science et de recherche expérimentales et d’amour des étoiles. Mais pas seulement: les amours de Pyrène et d’Héraclès auraient donné naissance à Python, serpent mythologique qui garde le tombeau – les Pyrénées – de la belle Pyrène, et dont la tête se cache à Gavarnie et la queue au Pic du Midi…

Mais revenons à l’instant présent en attendant de revenir sur terre.
L’observatoire du Pic du Midi de Bigorre se dévoile, tel un navire échoué sur un pic, labyrinthe de bâtiments, de couloirs, d’aventures humaines et de secrets (défense). Dès le début du XVIIIe siècle, François de Plantade monte au Pic du Midi pour y faire les premières observations de couronne solaire lors de l’éclipse de 1706, puis le Général du Bois de Nansouty y fait construire un premier observatoire achevé en 1882. La coupole Baillaud avec son télescope de 50 cm de diamètre (le plus grand du monde à l’époque) s’installe en 1907, la NASA financera en 1963 l’installation d’un télescope de 106 cm de diamètre, suivi du télescope Bernard Lyot (2 m) en 1980. Dans les années 60, le « Bâtiment Interministériel » voit le jour avec son antenne de 104 mètres de hauteur qui se pare des mille feux du couchant, attirant l’attention sans se livrer: le bâtiment est propriété de l’armée…

Au cœur du vaisseau, se nichent quelques chambres, historiquement dévolues aux chercheurs et accueillant désormais les invités – d’une nuit – du Pic. Ambiance monacale et design scandinave. Murs blancs et bois blond mais le décor est ailleurs: les fenêtres s’ouvrent sur les Pyrénées à perte de vue… Pics acérés et pentes abruptes, parfois plus ronds et plus douces, blanches ou rocheuses selon la saison. Un peu plus bas, un lac se dessine bordé des ruines de la première station météorologique, dite Plantade en hommage à ce précurseur qui mourut au col de Sencours en s’exclamant sur la beauté des lieux…

Mais l’heure tourne et le soleil s’en va. Il est temps d’aller faire la salutation au dieu de feu qui se couche sur la terrasse ouest. Les montagnes s’embrasent et les cœurs s’emballent devant le panorama incendiaire et magique qui s’offre de tous côtés. Vient ensuite l’heure du diner, saveurs de Bigorre, bulles champenoises et vins de Madiran. Il n’est pas rare que quelques chants gascons résonnent sous les coupoles et les cieux…
La nuit tombée, place aux étoiles à observer inlassablement à l’œil nu ou aidé d’un téléscope : la Grande Ourse, Orion, Cassiopée, la Voie lactée, nébuleuses et mythologies associées… Le Pic du Midi est depuis 2013 labellisé « Réserve de ciel étoilé » avec 5 autres sites dans le monde. La pureté de l’atmosphère et le ciel quasi-vierge de lumières parasites en font un site exceptionnel pour observer les étoiles, les pionniers du XIXe siècle ne s’étaient pas trompés… Même si au loin, brillent Tarbes, Toulouse et même l’insomniaque Barcelone dont les halos se dessinent dans la nuit. Ailleurs, si loin, si près… Il est tard, au cœur de la nuit et des montagnes…

Au (petit) matin, avant ou après le petit-déjeuner, la féérie lumineuse se renouvellera, les oranges flamboyants du soir et le noir ponctué de pointillés de la nuit cèderont la place aux palettes de bleus et de rose poudré qui signent le lever du soleil. Le Bâtiment Interministériel passera de bleu glacé à blanc flamboyant et les coupoles livreront leurs secrets lors d’une visite historico-scientifique. Vers 9h, la première cabine du téléphérique arrive. Reconnectés au monde. La vie du pic reprend son cours, savant mélange de recherche scientifique et de tourisme de haute montagne.
Pour certains, l’appel de la poudre ou du chemin fera suite à l’écho du sommet et à l’ivresse de la nuit. A pied et en été, la randonnée s’étire par le lac d’Oncet, le col des Laquets ou celui du Tourmalet. A ski en hiver, 1700 mètres de dénivelé, 10 kilomètres de descente et de neige vierge attendent les skieurs (chevronnés) qui veulent tenter la descente à ski. Freeride. Freedom.

Le Pic en Pratique

Nuit au sommet
Forfait de 299 € par personne en chambre individuelle à 449€ pour

PicduMidi-Chambre-SylvainMarmer

deux personnes en chambre double selon la saison.
Sur réservation exclusivement, 15 chambres disponibles, 27 personnes maximum.
www.picdumidi.com/nuits-au-sommet
Autres forfaits et possibilités de visites : Visite de jour, Soirées étoilés, Soirées Pleine Lune, Nuits freeride en hiver…
www.picdumidi.com
Agenda des événements: concerts en altitude, gastronomie au sommet, exploits sportifs… Le Pic s’anime tout au long de l’année au fil d’un calendrier varié !
www.picdumidi.com/fr/agenda