L’île de beauté. Une montagne dans la mer. Le soleil. L’esprit d’indépendance et d’authenticité. Les traditions. Le terroir. La gastronomie. La Corse est tout cela. Et plus encore pour les amoureux de nature sauvage, de crique secrète, de randonnée, de charcuteries et de vins. Tour d’horizon, cap sur Ajaccio et Bonifacio avec une halte dans l’Alta Rocca.
Carte postale
Entre Côte d’Azur, Toscane et Sardaigne, entre Mer Méditerranée, Mer Tyrrhénienne et Mer Ligure, la Corse est un condensé d’esprit du Sud avec ce petit supplément d’âme fière et farouche si résolument corse.
« Rendez-vous in Terra Nostra » lit-on en guise d’invitation au voyage… Promesse de falaises abruptes, de mer aux bleus profonds, de montagne sauvage, de champs d’oliviers mais aussi de tours génoises, de villages perdus et de chants polyphoniques.
Sur ce rocher à l’histoire un peu italienne, un peu française et surtout corse, il y en a pour tous les goûts. L’escapade corse peut se placer sous le signe de la randonnée avec le mythique GR20, du farniente sur les immenses plages de la mer Tyrrhénienne de la Corse Orientale, de la balade sur les sentiers littoraux surplombant criques et golfes à Porto-Vecchio ou Propriano, des panoramas sur les calanches à l’ouest, d’une pause bucolique dans la douce et agraire Balagne ou d’un retour aux sources au cœur du Parc Naturel Régional de Corse. Sans compter un Désert (des Agriates), une Castagniccia avec sa foire de la Châtaigne en décembre, des caps et des criques, et des îles Sanguinaires…
Escale à Ajaccio
A tout empereur tout honneur. Ajaccio, berceau de Napoléon Bonaparte, fut cité génoise comme en atteste son cœur historique coloré aux airs de Dolce Vita, et demeure ville impériale avec ses quelques places, statues et monuments imposants. C’est aussi, nichée au cœur du
golfe d’Ajaccio, une cité marine avec son lazaret construit pour les pêcheurs de corail, son église remplie d’ex-voto en forme de navires et ses tours génoises qui surveillaient alors l’accès à ce site privilégié et convoité. A Ajaccio, selon l’heure, l’ambiance se fait laborieuse lorsque les bateaux sortent du port à l’aube, bon enfant lorsque les étals du marché Place Foch alignent beignets au bruccio, coppa et lonzo sous les palmiers ou plus festive dans les bars de la vieille ville jusque tard dans la nuit. Ajaccio, côté plage, Ajaccio, côté port, Ajaccio, côté ville…
Cap sur Bonifacio
A l’extrême sud de l’île, Bonifacio offre une image de carte postale avec ses maisons agrippées à la falaise, ses grottes marines et ses criques cachées aux allures de paradis tropical.
A pied, on s’y balade dans des ruelles étroites et pentues, on y admire les demeures perchées à 60 mètres en surplomb de la mer, on se perd dans le cimetière marin au romantisme âpre, on y contemple l’histoire en découvrant les différentes forteresses, de l’ère des Pisans, des Romains et surtout des Génois, et on se remet en forme en descendant et remontant l’Escalier du Roi d’Aragon et ses 147 marches.
En bateau, le départ en douceur à l’abri d’un goulet étroit bordé de falaises est suivi d’une expérience de haute mer alors que le granit succède au calcaire et avant de trouver refuge dans cette grotte dont le ciel ouvert dessine, dit-on avec un peu d’imagination, les contours… de la Corse. Une autre sombre grotte aux reflets verts et où mugit la mer raconte la triste histoire d’un couple qui se retrouva enfermé par les flots…
Mais à quelques encablures, l’ambiance redevient paradisiaque lorsque apparait, au détour d’une falaise, une crique secrète avec son eau turquoise et sa plage de sable fin… Serions nous partis plus loin que prévu dans une autre mer australe ? Mais non, sur le chemin du retour, un rocher en forme de bicorne rappelle qu’on est bien en terre Napoléonienne ! Un peu plus loin, le « Grain de Sable » attire l’œil avant que celui-ci ne parte vers les côtes sardes que l’on distingue par delà la brume de beau temps. Bonifacio, entre Mer Méditerranée et Mer Tyrrhénienne…
Entre mer et montagne
En s’éloignant des côtes et en empruntant les sinueuses routes corses (ici, on évalue les distances entre deux lieux en temps et non en kilomètres !), on découvre des bourgs austères, tels Sartène, « ville d’art et d’histoire » aux riches traditions religieuses, des forêts de pins presque enchantées comme celle de l’Ospédale, des villages perdus dans les brumes de l’Alta Rocca, ou encore les acérées Aiguilles de Bavella qui se découpent sur le ciel (presque toujours) bleu de cette Corse au décor changeant.
Changeant et surprenant, à l’image des Géants de Roccapina, croisés en redescendant vers la côte. Créés par le vent et les embruns, un majestueux lion, un éléphant rêveur, une tortue cachée veillent sur ce cap du Sud de la Corse. Si la science décrit le phénomène de taffonisation érodant le granit sous l’effet conjugué de l’eau et du sel, de nombreuses légendes racontent ce paysage, tandis que les Génois construisirent au temps de leur splendeur une tour sur le Lion pour mieux surveiller l’horizon et que des bergers s’abritaient sous l’Eléphant près de leurs troupeaux. La Corse à l’état brut…
Des vignes et des cochons
Mais le paysage et l’héritage corses sont aussi fait de troupeaux de porcs et de sangliers, leurs vallons de châtaigniers et de vignobles. Parlons du cochon ! De son petit nom « porcu nustrale », se nourrissant de gland et de châtaigne, il fait ici le bonheur des producteurs et mangeurs de charcuteries de terroir au goût inimitable. Cochon deviendra jambon….
Forêts, vignes, châtaigniers, oliviers, champs d’immortelles à perte de vue ou fleurs des montagnes rythment la balade corse. Entre terre et montagne…
Un peu de Corse…
Ramener un peu de Corse dans les valises…
Bien sûr, on nichera entre deux vêtements un Lonzo ou une Coppa bien emballés, une bouteille de Patrimonio ou un Muscat du Cap Corse. Mais la Corse, riche d’un patrimoine végétal unique mise aussi sur les cosmétiques. Il y a bien sûr l’incontournable Immortelle (Helichrysum Italicum) qui aurait été le secret de beauté de la princesse Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, et bienfaitrice d’Ulysse, et qui pousse sur le domaine de Murtoli. Plus récemment, la jeune marque Di Corsica a lancé une gamme de crèmes pour le visage et le corps qui exploitent les bienfaits de l’arbouse, de la châtaigne, du romarin et de la clémentine. Polyphénols et lumière corses garantis !
Carnet d’adresses: Deux escales de charme pour une escapade corse:
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