Mons 2015: Une saison 1 sous le signe de l’Eblouissement
Première saison « L’Eblouissement » dans la Capitale Européenne de la Culture Mons 2015 : à la rencontre de Van Gogh au Borinage et en souvenir d’un week-end d’inauguration mémorable, entre neige et lumières.
Une fête d’ouverture de lumières et d’émotions
Tout a commencé le 24 janvier avec le lancement des festivités. Dans le froid et sous la neige de ce week-end d’hiver belge, Mons revêtait ses habits de lumière et de fête pour inaugurer son Année Capitale. Après une inauguration très officielle en présence du couple royal dans la Collégiale Sainte Waudru où se balançait un étrange dirigeable acrobate, la suite de la soirée se plaçait sous le signe de la déambulation et du rêve. La preuve : pour en sortir, il fallait se faufiler à travers une forêt dorée intitulée « The best is yet to come »… Plus loin, des milliers de bougies et quelques 100000 participants revêtus de ponchos argentés illuminaient les austères façades de pierre tandis que les ruelles étroites se peuplaient de linges fantomatiques et que le Beffroi illuminait le ciel et dominait
son jardin où des elfes veillaient sur le dragon (le fameux) aux côtés des visiteurs en balade guettant le feu d’artifice. Au Carré des Arts, un extraordinaire Mapping 3D faisait tourner la tête tandis que certains dansaient avec des robots
Place aux Herbes et que la Compagnie Carabosse mettait le feu dans le Jardin du Parc. Dans l’église Sainte Elisabeth, c’est le public qui jouait un drôle de concerto carillonnant et improvisé tandis que quatre chanteurs créaient une installation polyphonique de Roland de Lassus, polyphoniste montois de la Renaissance. Pour finir et avant de transformer la Grand Place en dance-floor en plein air, une Envolée chromatique de ballons immaculés et de danseurs aériens ouvrait cette saison lumineuse dans la nuit de janvier.
De Van Gogh à La Phrase
Dès le jour revenu, place à la culture et aux expositions avec notamment l’exposition-phare du BAM dédié à Van Gogh. Loin du Van Gogh des lumineux Tournesols, c’est ici un Vincent sombre et encore apprenti qui peignait ses premières esquisses et études en s’inspirant du quotidien du Borinage où il s’est installé entre 1878 et 1880 pour prêcher et évangéliser les mineurs et paysans souvent miséreux. « La naissance d’un artiste » permet donc de découvrir des écrits, des dessins et des toiles mais surtout les premiers pas de Van Gogh d’abord copiste puis se lançant dans la description des conditions de vie des habitants : ouvriers, tisserands, chaumières et « mangeurs de patates ». Au-delà de l’exposition, on visite aussi, à Cuesmes et à Colfontaine, les maisons où Van Gogh vécut souvent dans un grand dénuement. Ou encore l’exposition Hollywood au pied du Terril,
témoignages et archives autour du film Lust for life de Vincente Minnelli avec Kirk Douglas sur Van Gogh.
Dans les anciens Abattoirs, Mons Superstar avait vocation à mettre en avant les génies et inventeurs montois, de souche ou de passage. La grande Sainte Waudru, le polyphoniste Roland de Lassus, mais aussi Théophile Guibal, né à Toulouse et inventeur du ventilateur du même nom destiné à lutter contre les gaz toxiques souterrains dans les mines mais aussi des astronomes, une féministes, des géologues ou Nicolas Hardenpont, père des poires !
A la Maison Folie de la rue d’Havré, alors que les 2015 bougies de la soirée d’ouverture finissent de se consumer, la folie fut d’abord lilloise, Lille 2004 étant érigé en modèle et inspirateur de ce Mons 2015, puis londonienne. Musique, théâtre, mode, Laboratoire Hypergothique dans la Collégiale ou Street Review et aussi littérature avec peu à peu, mots après mots, La Phrase qui se met à courir sur les murs et trottoirs pour raconter une autre histoire des œuvres et de la rue… A suivre au pied de la lettre lors de la saison prochaine…
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