Mons2015 Saison 2

Mons 2015
Saison 2 : Métamorphose et Grand Déballage

D’avril à Juin, place à la Métamorphose à Mons, Capitale Européenne de la Culture 2015. Ouverture de nouveaux musées et lieux dédiés à la culture, rencontre dans une Guinguette Littéraire et La Phrase qui court, court toujours sous le soleil printanier, alors que la Ducasse se prépare.

Nouveaux musées et patrimoine intemporel

Loin du sombre univers kafkaïen et de la fatalité, la Métamorphose montoise se place sous le signe de la volonté d’ouverture et du mélange des genres. Musiques, mémoire de guerre(s), patrimoine, histoire, traditions : les siècles s’entrechoquent au travers la riche et mouvementée histoire montoise.

Dans l’ancienne Chapelle du Couvent des Ursulines, prend place l’Artothèque, cœur du pôle muséal montois et lieu de conservation mais aussi de découverte virtuelle du patrimoine et des collections d’art de la ville, des petits objets du quotidien d’antan aux grandes toiles de maîtres.

Le Mons Memorial Museum prend, lui, place dans la Machine à Eau, construite au bord de la rivière Trouille à la fin du XIXe siècle lorsque l’eau potable arriva en ville. Dans cet édifice de brique et de verre, est retracée avec intelligence et sensibilité l’histoire, la grande et les petites, des guerres qui ont durement frappé Mons. Souvent assiégée, conquise et reprise par les différentes lignées royales européennes au fil des siècles, la citadelle et ville de garnison de Mons, qui a vu passer Charles Quint, D’Artagnan, Danton et Napoléon, fut aussi une ligne de front de la Grande Guerre où furent notamment tués le premier et le dernier soldat britanniques entre 1914 et 1918.

Moins émouvant mais intriguant, le Musée du Doudou célèbre, lui, un autre symbole, plus gai, de la ville. On y découvre les légendes de Saint Georges, de Sainte Waudru et des dragons de par le monde, maléfiques ou bienfaisants selon les continents, et surtout les rites de la Ducasse, classée au Patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO et qui commémore, depuis le XIVe siècle le combat de Saint Georges contre le dragon. Descente de la châsse contenant les reliques de Sainte Waudru, procession et montée du Car d’Or, combat dit du Lumeçon rythment ces jours de fête qui réunissent petits et grands dans une ambiance folle mais se concluent invariablement par un « Et les Montois ne périront pas ! » ; A suivre le 31 mai 2015, dimanche de la Sainte Trinité !

En remontant le temps, Le Silex’s, un peu à l’écart de la ville, valorise l’archéologie et l’héritage néolithique de la ville, autre richesse locale car Mons est un des plus anciens centres d’investigation autour du silex en Europe.

Côté musique, MONS 2015, après l’ouverture en 2014 de l’Alhambra dédié à la scène pop-rock, mise sur la musique acoustique au sein de l’Arsonic, une salle de spectacle installée dans l’ancienne caserne des pompiers, qui en plus d’une salle de concert pour la musique contemporaine et classique, abrite une « Chapelle du silence ».
Tout un programme.

Mons, 15 installations, 3 V et multiples rencontres

D’ailleurs, le programme des réjouissances montoises ne s’arrête pas là. Depuis début avril, une quinzaine d’installations urbaines ont envahi la ville : une cascade de livres dégringolant d’une fenêtre de l’université, des paresseux accrochés aux arbres dans un parc, des menhirs de briques, des fresques sur un coin de mur, des publicités ou panneaux détournés… Un brin de folie dans la rue.
A la Maison Folie justement, les « Ailleurs en Folie » qui mettent à l’honneur d’autres cultures, s’envolent vers le sud, Casablanca et Milan pour des expositions et spectacles qui célèbrent aussi, certains soirs, la gastronomie d’ailleurs.

Une Guinguette Littéraire vient aussi d’ouvrir ses portes, hommage à 2 des « 3 V » qui font la gloire discrète de Mons (Van Gogh, Verlaine, Verhaeren) et seront l’occasion de lectures, de rencontres et d’ateliers d’écriture sous la tente ou sous les arbres dans le joli jardin de la Maison Losseau. Presque clandestinement, les Noirs Quarts d’Heure promettent des lectures secrètes dans des lieux insolites, mais rendent hommage, encore, à un héritage local : les mineurs de fond lisaient chaque soir dans le noir une histoire aux enfants ; économies de bouts de chandelle ou pour cacher qu’ils ne savaient pas lire ? Il y aura aussi, pour les petits, un jeu de pistes à suivre entre boulangeries et bibliothèques pour alterner goûters et bouquins et pour les grands, des brunchs Indekeuken pour jouer avec les mots.

Autre jeu, celui de la généalogie pour là encore croiser les imaginaires et la grande et les petites Histoires en cherchant dans son arbre d’éventuels ancêtres montois tout en révélant au gré des hasards des ateliers le caractère européen de chacun et de Mons en particulier. Cela se passe, notamment au Café Europa, où l’idée est d’échanger, d’apprendre et de s’initier. A l’Europe mais aussi à la découpe 3D et aux nouvelles technologies, tandis qu’au Musée des Arts Décoratifs, on célèbre Napoléon – Européen avant l’heure ? – en grand protecteur des arts.
A Mons au printemps, on s’interroge aussi sur les « Passions humaines », les liens entre art et pouvoir et les amours contrariées, et on croise un grand ballon rouge qui a roulé de part le monde, une chaine de dominos éphémères ou les méduses de Bonom dans la Collégiale Sainte Waudru car « la ville est en jeu ». Un peu plus loin, à Ghlin, on soigne, à l’initiative désormais célèbre d’un couple d’artistes croates, les peines inconsolables dans un « Musée des cœurs brisés » : Mons 2015, carrefour d’histoires et d’idées ?

www.mons2015.eu