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A l’heure de la Flamme de l’Armagnac et des Marchés au gras gersois, escapade en Gascogne à la rencontre du Floc, de l’alambic et des canards.

En Gascogne, fin d’automne rime avec retour de flamme. Celle de l’alambic et celle du coup de cœur pour des produits authentiques. Enquête au pays du Floc et du foie, du brûlot et de la garbure.

Au fil de la Flamme

« Que vive la flamme, que vive la flamme !
Pour à nouveau prendre feu et brûler jusqu’au bout »

Les paroles du Brasier d’Etienne Daho n’ont (probablement) pas été écrites dans un chai armagnacais, mais retracent assez bien l’histoire séculaire de l’alambic. Séculaire et simple chauffe, car l’Armagnac se distille en continu sur un alambic spécifique dont le brevet a été déposé en 1818.
C’est en effet chaque année en novembre, quand vendanges et fermentations sont terminées, que la flamme prend à nouveau feu et brûle jusqu’au bout – jusqu’au printemps pour les plus tardifs, le vin d’Ugni Blanc, de Folle Blanche ou de Baco, pour le transformer en eau-de-vie incolore mais déjà parfumée. C’est un long vieillissement en compagnie des anges et du chêne, dans des « pièces » de bois de 400 litres, qui donnera le vénérable breuvage aux reflets d’acajou et au nez de pruneau. A déguster devant un feu de cheminée avec un labrador aux pieds, après un dîner tout-canard, comme le veut l’image d’Epinal… Image tradi-gasconne que les producteurs locaux aimeraient bien rénover, à grand coups de public rajeuni, de Blanche d’Armagnac revisitée en cocktails et on the rocks et de concours des Talents de l’Armagnac qui mise année après année sur la jeune génération (souvent la 3e, 4e, 5e…) de vignerons locaux.

Le Floc, gascon et fier de l’être

En Gascogne, les vignobles se transmettent souvent de père en fils (et de plus en plus en filles) et connaissent, depuis les années 80-90, renouveau et replantation sous le signe des vins des Côtes de Gascogne et dans la foulée du succès des Tariquet, Uby et autres Pellehaut. Signant l’avènement des « vins de plaisir » – bu n’importe quand à l’anglo-saxonne – versus le « vin-aliment » bu à table à la française, ce nouvel ordre gascon ne délaisse pas pour autant le patriarche Armagnac, plus vieille eau-de-vie de France (plus de 700 ans d’Histoire) et l’aïeul Floc, inventé au XVIe siècle et AOCisé en 1990.

Le Floc ? Un breuvage parfois méconnu au-delà de la Baïse et fruit des amours juvéniles et consanguines (même propriété) entre 2/3 de jus de raisins frais et 1/3 d’Armagnac jeune. Les raisins sont des fréquentations locales, Colombard, Ugni Blanc et Gros Manseng pour le blanc et Cabernet Sauvignon et Franc, Tannat et Merlot pour le rouge.
Attention, un Floc peut en cacher un autre et chacun est unique, terroir (trois régions : le Bas-Armagnac, le Haut-Armagnac et le Ténarèze, et des sols argilo-calcaires à sableux) et savoir-faire signant le style de chaque producteur.
Mais pour mieux valoriser le produit, rescapé délaissé des « apéritifs » d’antan et inconnu des Millennials, l’Interprofession vient d’établir, avec l’aide d’étudiants sommeliers, une classification en trois familles : les gourmands, les souples et les puissants. Loin du bon, de la brute et du truand, on est ici sur des sensations authentiques et des accords locaux ou plus originaux : Floc et jambon de Bayonne, Floc et Bleu des Causses, Floc et foie gras du sud-ouest… mais aussi carpaccio, tajine ou chocolat. On le boit dès le printemps suivant la vendange, on le déguste entre femmes (Académie des Dames du Floc de Gascogne créée en 1980) et on le redécouvre sous forme de Moji-floc, Ginger-floc ou Floc-tonic ou seul mais toujours frais. Même si on s’installe au pied de l’alambic, au chaud de la flamme, en préambule au traditionnel repas, garbure-confit-croustade, et après avoir arpenté les marchés au gras au petit matin quand les plus beaux foies attendent encore le chaland gourmand.
Tout finira de toutes façons avec un brûlot, tout droit sorti de l’alambic. Vive la Gascogne !

Carnet d’adresses

  • Floc, Armagnac & Foie gras: des domaines pour déguster et fêter la flamme

Domaine du Grand Comté à Roquelaure
www.domaine-grand-comte.fr

Château du Frandat
www.chateaudufrandat.fr

Château de Millet
www.chateaudemillet.com

La Ferme de Gagnet, une « ferme au féminin » et 1000 canards
www.gagnet.fr

  • Pause de jour et de nuit

Bar à vins, tapas, viandes à Nérac : Au Gueuleton des Bons Vivants
www.gueuleton.fr/gueuleton-bar-nerac

Boutique-hôtel de charme : Le Castel Pierre à Lagraulet du Gers
www.castelpierre.fr

Un château d’eau décoré par Chambas avec solarium transformé en chambres d’hôtes à Lagraulet du Gers
http://hebergements.mairielagrauletdugers.com/accueil

  • Calendrier

De novembre à février : la flamme de l’Armagnac
Les mois de la « Flamme », après ceux des vendanges et des fermentations. La Flamme de l’alambic allumée dans les chais gascons pour distiller, entre fin novembre et février, le précieux Armagnac, tandis que les marchés au gras étalent oies et canards dans la froideur des matins d’hiver. Le repas au pied de l’alambic laisse des souvenirs inoubliables.

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