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Au cœur du Roussillon, une ancienne coopérative viticole devenue hôtel contemporain et restaurant gastronomique : Riberach, une escale atypique entre vignes et Méditerranée.

La route serpente dans la vallée de l’Agly puis grimpe entre vignes, cols et collines. La mer est encore proche mais les Pyrénées s’annoncent. Au détour d’un virage, se dessine soudain Belesta, petit village du (presque) bout du monde, historiquement situé à la frontière entre royaumes de France et d’Aragon.

Et au milieu se dresse, tel un vaisseau amiral amarré à un port fantôme perché à plus de 300 mètres d’altitude, l’immense et longiligne bâtisse : Riberach, au nom sec et chantant comme le vent d’ici. Témoin de la grandeur (et décadence) de la viticulture locale, la coopérative aligne ses 120 mètres de long, construits en 1925 quand quelques centaines de vignerons du cru apportaient leurs raisins qui finissaient en vrac ou dans les nectars d’autres régions… Mais la « décadence » est parfois salutaire, menant au meilleur : un vignoble qui s’est tourné vers la qualité et l’authenticité et un lieu emblématique, qui sans renoncer à sa vocation viticole, s’est donné un autre avenir : celui d’une villégiature au luxe discret et résolument vigneron.

Une rencontre, un projet (fou), un rêve réalisé

C’est comme souvent l’histoire d’une rencontre et d’un rêve d’enfant. Celui de Jean-Michel dont le grand-père était coopérateur et qui rêvait de faire revivre ce lieu. Copain d’enfance de Luc Richard, devenu architecte tout comme sa femme Karin Pühringer, et qui revient chaque année sur les terres de ses aïeuls. Et l’idée folle de reprendre ce bâtiment mythique et emblématique mais devenu fantôme pour créer un resort d’un nouveau genre. Dédié à ces vins de caractère et à ces paysages magnifiques, tous deux deux baignés de vent et de soleil. Dédié à une autre envie et façon de voyager ou justement de ne pas voyager mais de se poser dans un lieu à l’ambiance et au décor uniques.

Cocons de ciment

Le rêve est devenu réalité et la coopérative est devenue un hôtel, restaurant et lieu de vie unique en son genre. Car le propos ici est de détourner mais de faire revivre les anciennes cuves, jadis bruissantes de cerevisae et de CO2.

Deux cuves (12 m2 chacune, 4 m de haut) décloisonnées deviennent ainsi une chambre cosy, trois font une suite, avec leur salle de bain et dressing. Cubiques arrondis. Couleurs sourdes. Lumières tamisées mais éclatantes de ce Midi enchanté et méconnu. Que l’on savoure sur chacune des petites terrasses qui contemplent le panorama de monts en vignes. La décoration, volontairement sobre et raffinée, joue sur le contraste du béton et donne à ces pièces, initialement techniques et viticoles, un charme atypique et un confort unique.

Un peu plus loin, dans le couloir aux allures de corridor de navire (avec vue au fond sur les cuves, les vraies encore en activité, qu’on observe d’un hublot géant), d’autres cuves sont devenues spa. Hâvre de paix au cœur d’un espace déjà très reposant et qui respire la sérénité. Ciment, calme et volupté… Pour un hammam, sauna ou jacuzzi ou quelques soins à l’abri du bruit de l’extérieur, grillons et vignerons. Car, aucun doute à Riberach, le vin, la vigne sont toujours omniprésents et se nichent dans les moindres détails.

Dehors justement, l’immense terrasse de bois et de métal qui s’agrippe à la façade de pierre et prolonge les chambres par une magnifique vue sur les vignes, décline les douces heures du matin, le soleil méridien et les lumières du soir, entre ombre et crépuscule. En contrebas, le jardin dans lequel invite à flâner entre joli kiosque d’antan et parterres de plantes. Jusqu’à découvrir la piscine « naturelle » qui, entre algues et galets, grenouilles et libellules, invite à l’expérience de la baignade en eau douce filtrée par les plantes. En parfait accord avec la philosophie des lieux : nature, authenticité, luxe discret.

Laurent Lemal, La Coopérative

Une vision que l’on retrouve dans la cuisine du talentueux et étoilé Laurent Lemal. Car l’autre incontournable de Riberach est son restaurant. Baptisé La Coopérative pour bien ancrer le propos. D’ailleurs, la carte des vins y est recherchée et fournie, faisant la part belle à la production locale et notamment maison. Synthèse, Hypothèse, Parenthèse, Antithèse, Fou-thèse sont les noms des cuvées qui prennent à contrepied les habitudes et les tendances vito-œnologiques pour mettre en valeur et exacerber les qualités des cépages locaux.

Locavore aussi, la Coopérative propose une cuisine misant sur les saveurs et leurs alliances, la subtilité et précision. Telle cette variation sur la tomate, aussi joliment présentée que savoureuse avec notamment ce tartare de fraises et tomates ou ce pain de tomates comme un gâteau fondant.

Mention spéciale au petit-déjeuner, en buffet, gourmand et délicieux : viennoiseries beurrées, œufs de ferme à coquer, charcuteries locales et fromages variés, sans oublier les merveilleux sablés, biscuits et autres pâtisseries maison signées de Julie, épouse du chef et pâtissière talentueuse. Le tout se savoure dans le décor historique de l’ancienne salle des presses, sous verrière Eiffel, pour prolonger le propos culinaire par des métaphores architecturales.

Cave, trek & wine, et concerts

Respecter la vocation viticole du lieu était le leitmotiv de cette métamorphose. Et inviter les hôtes de passage à découvrir les vins et la passion de la vigne. Et l’histoire de ces vignobles nés de la volonté de ces premiers vignerons qui accrochèrent des terrasses et des murets escarpés aux montagnes pour y planter des ceps austères mais généreux. Un terroir riche de sens et qui éveille les sens au fil des saveurs et des expériences. L’oenotourisme était donc une évidence et un corollaire naturel à la rénovation de l’ancienne coopérative. A l’entrée de l’hôtel, sous le préau qui s’anime l’été venu de musique et de discussions, Eric, qui a une longue expérience dans l’accompagnement à la découverte du patrimoine et de l’histoire des vins et des vignes, y tient boutique et table ouverte (plats et grignotages à partagés supervisés par le chef). On y reste longtemps l’été lors des soirées et concerts, accompagnés des vins Riberach mais aussi d’autres vins sélectionnés avec soin…

De jour, la proposition est tout aussi attractive : le nouveau « Trek & Wine », au choix à pied ou en 4×4, mène au travers des parcelles escarpées à la découverte des Syrah, Grenache, Carignan et autres Maccebeu, s’interrompt par un pique-nique sous le grand figuier…avant de s’achever, de retour à l’hôtel, par une visite du chai, qui bruisse, ou pas selon les saisons, de l’activité des vendanges, fermentations et mises en bouteille.

Nouveauté de l’été 2019 : Luc Richard et Karin Pühringer ouvrent la Maison du Château, qui abrite sur les hauteurs du village quatre gîtes de charme mais tout confort. Entre les murs épais de pierres blondes, sous les toits ou dans les anciennes granges du château, ces nouveaux gîtes offrent, à deux, en famille ou entre amis, une autre façon de profiter des lieux dans l’intimité d’un chez-soi.

Nul doute, Riberach est un lieu de charme et de partage, un endroit atypique, inédit et chargé d’Histoire qui raconte, au cœur des vignes catalanes, une autre expérience de l’oenotourisme et d’un luxe discret et authentique.

 

Riberach
Ecoresort oenotouristique
2 route de Caladroy, 66720 Belesta
www.riberach.com

 

 

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