Vienne & Vins

Vignes et vignobles viennois, les collines de la ville

Vienne et le vin. Une histoire d’art de vivre, d’assemblage et de collines. En route pour un Heuriger !

A Vienne, il suffit d’un bus, d’un vélo ou de bonnes chaussures pour partir ailleurs. Un ailleurs tout proche mais qui tient du paradis campagnard loin de l’agitation urbaine. Un ailleurs dans les vignes. Au détour d’une route, soudain, le vert se fait différent. Entre les arbres et les rares maisons, des rangées de ceps sagement alignés plongent des collines viennoises, la ville en contrebas, si loin, si proche…

Vienne est la seule grande ville – et capitale – à maintenir une viticulture réelle et à produire du vin (en quantité non anecdotique). Chiffres à l’appui : la ville s’enorgueillit en effet de ses 700 hectares de vignes et de ses 190 vignerons qui produisent chaque année 2.4 millions d’hectolitres de vins blancs, rouges et rosés (si si !). Avec deux spécialités incontournables : le Gemischter Satz et le Heuriger. Décryptage.

Si les trois couleurs sont présentes (avec plus ou moins de bonheur), le vin viennois est avant tout blanc – 80% du vignoble – et alterne entre cépage et surtout assemblage. A l’image de la spécialité locale : le Gemischter Satz, qui est donc comme son nom l’indique un mélange de cépages. Jusqu’à 20 ! Dont le Gruner Veltliner, emblématique des vins autrichiens, le Riesling, le Weissburgunder ou l’incontournable Chardonnay, cultivés, pressés et vinifiés ensemble. Résultat : un vin frais, équilibré, parfait à boire sur ces collines ensoleillées par une belle journée de printemps, dans une autre étrangeté locale : le Heuriger !

Heuriger ? Késako ? Une taverne ? Ah non, c’est un peu court ! C’est une taverne, c’est un bar, c’est une guinguette, c’est un état d’esprit ! Que dis-je ! C’est même un vin ! Le Heuriger est en effet à la fois une institution typiquement viennoise, une taverne où l’on ne sert que des vins de Vienne, mais c’est aussi le vin de l’année en cours qui porte ce nom jusqu’à la Saint-Martin (11 novembre).

Pour les trouver : rien de plus simple ! On les reconnait aux rameaux de pin et au panneau « Aug’steckt » suspendus à l’entrée. Ces antres de la convivialité viennoise se dénichent en ville mais aussi et surtout sur les collines et dans les anciens bourgs viticoles, en suivant le WeinWeg (chemin du vin) comme à Nussberg (la colline aux noix, où l’on voit pourtant plus de vignes que de noyers !), Nussdorf, Neustift, Heiligenstadt…

L’histoire et la tradition viticole de Vienne est loin d’être finie…

Mon coup de cœur : Mayer am Nussberg

Au milieu des vignes, sur la colline, une vue fantastique sur la ville en contrebas. Une cabane de bois, qui tient de la guinguette et de la cantine. Des transats (doubles), des tables de bois. Des familles en goguettes, des amoureux en balade, des sportifs en pause (il faut tout de même grimper jusque là haut !). Des enfants qui jouent, des chiens qui se prélassent dans l’herbe. Au Buschenschank, passé le portail qui ouvre la voie de ce petit paradis bucolique, l’ambiance est conviviale et décontractée, et le mot est faible. Le vin y coule à flot, les assiettes sont simples, les sourires sont la règle. C’est le week-end, on est bien… Vienne c’est maintenant !